A proscrire dans les toilettes

Tous les jours, les exploitants de station d’épuration ou de poste de relevage doivent enlever des quantités énormes de déchets solides dont la plupart proviennent de nos toilettes. On y trouve des choses très diverses : tampons hygiéniques, du fil dentaire, des couches-culottes et même des serpillères

Certains d’entre vous peuvent être choqués d’apprendre que des serpillères se retrouvent dans les eaux usées. Il est facile de comprendre que de tels solides peuvent boucher les canalisations, bloquer les pompes et colmater les dégrilleurs.

Abordons plutôt les déchets le plus souvent jetés de façon anodine et analysons pourquoi c’est problématique.

Les protections hygiéniques

Les tampons et serviettes ne peuvent pas se dissoudre dans l’eau. Ils risquent donc en s’agglomérant d‘obstruer des canalisations et les pompes.

Les lingettes

Les industriels présentes les lingettes biodégradables comme des déchets jetables dans les toilettes comme on peut le voir dans les publicités.
Ne vous faites pas avoir : les lingettes dites biodégradables sont extrêmement résistantes et ne se dégradent en réalité qu’au bout de 3 mois.
Ainsi dans les canalisations, elles s’agglomèrent avec d’autres déchets (cheveux, filaments, etc) pour créer des gros éléments qui colmatent les grilles en entrée de station d’épuration.

Masse-de-lingettes-et-autres-déchets-accumulés-au-niveau-d’un-dégrilleur

Masse de lingettes et autres déchets accumulés au niveaud’un-dégrilleur

Les rouleaux de papier

rouleau de papier toiletteDe plus en plus d’industriels proposent des rouleaux biodégradables en affirmant qu’ils peuvent être jetés dans les toilettes. La réalité c’est que ces rouleaux vont se “déchiqueter” assez facilement, mais les particules de papier existent encore. Le rouleau ne va pas disparaître en 5 minute. Et ces particules de papiers encrassent les infrastructures d’assainissement et peuvent même se retrouver dans le milieu naturel.

Les huiles et graisses alimentaires

Les graisses usagées comme le beurre ou le gras de viande se solidifient à basse température. Donc au contact des eaux usées dans la canalisation, ces graisses peuvent s’agglomérer et former des gros solides qui peuvent boucher le réseau et les équipements.

Les médicaments

Les stations d’épuration ne traitent pas la plupart des micropolluants organiques. Le problème avec les médicaments est qu’ils sont toxiques pour l’environnement, ils polluent les nappes phréatiques et fragilisent l’ensemble de l’écosystème.

Les petits déchets qui “passent”

C’est ce que beaucoup pensent du coton de tige, fil dentaire, chewing-gums, mégots de cigarettes, cheveux… Que vu leur taille ces éléments ne poseraient pas de problème. C’est en partie vrai. Un mégot de cigarette ne va pas boucher une canalisation. Mais ces éléments sont tellement petits qu’ils peuvent même passer au travers les grilles, se retrouver dans l’eau traitée et se retrouver dans le milieu de rejet. En causant ainsi la pollution des cours d’eau et donc risquer de détruire la flore et faune aquatique.

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La litière du chat

Même si certaines litières de chat sont biodégradables, nous ne devons pas les jeter dans les toilettes. N’oublions pas qu’elles contiennent une substance absorbante qui peut faire gonfler jusqu’à 15 fois son volume original. Ainsi elle peut boucher les canalisations


Pour résumer :

Les toilettes et les systèmes d’assainissement ne sont pas conçus pour accueillir autre chose que l’urine, les selles et le papier toilette.
Bien que certains industriels affirment que leurs lingettes ou autres produits peuvent être jetés aux toilettes, nous devons respecter les consignes des traiteurs d’eau et jeter tous les déchets solides dans les poubelles adaptées.